Les jeunes designers relèvent le défi : en quête de nouvelles matières, naturelles ou innovantes, ils expérimentent avec des coquillages, du papier, de la poudre et pierre ou des textiles 3D. Ensemble, ils repoussent les frontières du design et s’engagent.
Nos partenaires : MINI
Charlotte JonckheerDesigner
Clara HardyDirectrice & Fondatrice de Sericyne
Lucile ViaudDesigner
Clara Le FortJournaliste
Designer
Charlotte Jonckheer (née en 1988) est une designer belge, vivant et travaillant à Anvers. Chaque création de Charlotte Jonckheer s’inspire d’une rencontre personnelle, d’une émotion ou d’un souvenir. Par son processus de conception et son dévouement à la recherche et à l’étude du matériau – Charlotte Jonckheer collabore avec un large réseau d’associations culturelles et historiques, qui l’accompagne dans son processus de production. Charlotte Jonckheer a étudié à la Design Academy à Eindhoven, Dpt. Homme et bien-être; sous la direction de Ilse Crawford, Aldo Bakker et le studio Formafantasma. Elle se consacre alors à la conception d’objets et au développement de matériaux innovants. Ses œuvres s’apparentent à la fois au design de collection et à la production en série. Charlotte collabore aujourd’hui avec différents studios, entreprises et industries. Ses œuvres ont été exposées au Palais des Beaux-arts de Lille (Fr), au Van Abbemuseum Eindhoven (NL), lors des salons du design de Turin et de Milan et dans le cadre de la Dutch Design Week et Collectible Brussels. En 2018, Charlotte co-fonde BRUT, un collectif de créateurs belges émergents récompensé par le Prix Henry Van De Velde Gold 2019 (Young Talent Award). Ensemble, ils ont présenté leurs créations à Bozar Brussels (BE), Kanal Centre Pompidou (BE), Salone Del Mobile (IT) et Sint Vincents Anvers (BE).
Directrice & Fondatrice de Sericyne
Diplômée de l’Ecole Boulle, et de l’ENS Cachan, passionnée par l’univers des textiles, et la soie en particulier, Clara Hardy a réalisé son mémoire de fin d’études sur la soie. Elle en connaît les tours et les détours, de l’élevage au tissage, a voyagé dans le monde entier, et a rencontré tous les acteurs de la filière pour arriver à la conclusion suivante : Sept étapes de transformation de la production du ver à l’obtention d’un fil de soie, c’est beaucoup. En outre, le cours de la soie flambe. Par conséquent, pour des raisons tant environnementales qu’économiques, il lui semble impératif de privilégier les circuits courts. A savoir qu’aujourd’hui, la Chine, et dans une moindre mesure, le Brésil et l’Inde fournissent à eux trois la quasi – totalité de la production de soie dans le monde entier. La soie, ou ce qui va devenir soie, plus exactement, est importée par les pays consommateurs sous forme de cocons sont lavés. La séricine, protéine sécrétée par le ver, qui est comme une sorte d’adhésif est ôtée. Alors qu’un des points clés du processus mis au point par Clara est de la garder. Autant d’étapes où la main de l’homme est nécessaire et qui alourdissent les coûts de ce textile. C’est là que Clara Hardy intervient. Jeune designer, avec la collaboration d’un ancien chercheur de l’INRA, elle a passé des années à observer, étudier, comprendre le comportement du ver à soie, ses déplacements, sa façon de se nourrir. Jusqu’à mettre au point un protocole pour arriver à l’«éduquer», terme employé par les sériculteurs, éleveurs de vers à soie. Pendant un mois, ils s’y attèlent. Lorsque les vers arrivent à maturation, au bout d’un mois donc, une petite révolution s’opère. Clara est arrivée à mettre au point une nouvelle technique de production de la soie par le ver. Ces derniers sont délicatement posés sur des moules, et tissent directement sur ces formes en 3D, ou à plat en 2D. Au lieu de produire un cocon duquel seront extraits les fils de soie, les vers filent à plat. C’est une nouvelle matière qui est née, inventée par Clara, mais créée par la nature : Un entremêlement de fils de soie, mesurant environ chacun un kilomètre et liés entre eux par une molécule filée par le ver, la séricine. Un intissé 100 % naturel, résistant, étincelant, léger, au toucher semblable à celui du papier, qui peut prendre toutes sortes de formes selon le moule sur lequel le ver a été déposé. Ce savoir – faire, unique au monde fait l’objet d’un brevet en France et à l’international. Par la suite, cette soie « séricine » peut être travaillée comme tout autre textile et faire l’objet de nombreuses transformations grâce à un réseau d’artisans aux savoir – faire pointus qui travaillent en exclusivité pour Sericyne. Tissée, brodée, teintée, gaufrée … ou sertie de pierres, cristaux, feuilles d’or, elle offre une gamme de qualités esthétiques variées.
Designer
Diplômée de l’École Boulle, artiste-chercheur installée au sein du Laboratoire Verres & Céramiques de l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes, Lucile Viaud explore le lien intime entre paysage et matière. Héritière dans sa démarche des techniques primitives de fabrication et de mise en forme du verre, elle s’attelle à la transformation de coproduits locaux en verres naturels, défendant l’idée que « toute matière délaissée puisse se révéler être d’exception ». Au fil de ses projets, elle met en lumière l’influence de la provenance de ses matières premières sur les verres obtenus. Résidente aux Ateliers de Paris de 2016 à 2018, elle fonde l’Atelier Lucile Viaud et crée sa marque Ostraco ®, labellisée par l’Observeur du design. Avec son premier « verre marin », Glaz, elle développe nombre de pièces, notamment pour l’étoilé Hugo Roellinger ou encore des sculptures qui intègrent la collection de micro-algues de l’Université de Nantes. En 2019, elle participe au Siècle Soulages en duo avec Antonin Pons Braley avec une oeuvre monumentale en « Verre de Rouergue » ; une verrière éphémère pour le Musée des Beaux-Arts de la ville de Rodez. Le duo installe par ailleurs les nouveaux vitraux de la chapelle Saint-Roch à Montarnal. Lauréate du prix Design Émergent des Grands prix de la ville de Paris 2018, Lucile Viaud oeuvre entre arts & sciences pour sensibiliser au travers de projets de différentes envergures à la préservation de nos ressources naturelles et de notre patrimoine.
Journaliste
Rédactrice pour la presse française et internationale (Les Echos WE, Le Point, ELLE, ELLE DECO, Bllnr), Clara Le Fort traite de sujets liés au luxe, à l’innovation et au développement durable. Directrice de création, elle accompagne les marques sur ces questions stratégiques. Elle a également signé cinq livres, parus chez Gestalten et est auteur de City Guide Louis Vuitton (Sydney, Istanbul, Copenhague, Arles).