Christophe Pradère
Publié le 3 décembre 2021
Fondateur et Directeur Général de l’agence multi-primée BETC Design, Christophe Pradère exerce également en tant que professeur honoraire dans des écoles de prestige -Parson School of Paris, IFM, Camondo, l’Essec, Arts Déco-. Depuis plus de 20 ans, la pluridisciplinarité de ce designer prolixe l’a amené à s’emparer de projets internationaux dans des domaines aussi variés que le retail, le corporate, le luxe ou la grande consommation, avec toujours cette même sincérité qui fait agir le design comme un révélateur de conscience.
Self-portrait. Ce qui définit peut-être le mieux la vocation que je me suis donnée, c’est celle de l’imagination. D’imaginer des alternatives aux évidences qui s’imposent à nous, de ne pas s’arrêter au seul principe de réalité mais d’imaginer ce qui n’est pas, de passer de pourquoi ! à pourquoi pas !?
Nous demandons à des pros du monde de l’art de vivre, de la culture et de la communication de se raconter en six images. Munis de leur smartphone ils se prennent au jeu et nous font découvrir les petits riens qui les font vibrer. Bienvenue dans leur jardin secret.
Un objet futile
Nos bijoux sont souvent l’expression exacerbée de nos phantasmes de vie encore non accomplis, futiles en apparence, ils sont pourtant rarement anodins. Ces deux bagues ont commencé leur existence comme deux bijoux laïques et sont devenus véritablement spirituel, l’une bénie par un prêtre et l’autre achetée à la Mecque lors d’un pèlerinage. La spiritualité est importante pour moi, sans préjugés des croyances de chacun et tant qu’elle lie vertueusement les exigences opposées du principe de réalité versus celui de vérité.
Un porte-bonheur
La Sainte Vierge me protège, je la convoque souvent pour mes causes les plus délicates, elle accompagne tous ceux que j’aime.
Un souvenir
Je me suis beaucoup moqué de cette gourmette alors au poignet de mon père. Cela a été le premier cadeau de ma mère, comme le scellement d’une union, le début d’une famille unie et précieuse, fait d’une maille solide au cas où la vie y tire dessus.
Elle aura résisté suffisamment pour que j’en hérite, comme on succède à une charge, une obligation héréditaire, un devoir assumé.
Un coup de cœur
C’est sûrement la toute première émotion dont je me souviens de ma petite enfance, j’avais 5 ans j’y suis monté et l’ai appelé la tour en « fel ». Une affection et un attachement indéfectible, une présence que j’honore en ralentissant systématiquement quand je passe devant, comme un hommage, comme un plaisir gourmand d’en découvrir à coup sûr une nouvelle facette.
Un objet utile
J’aime faire la cuisine, avant tout pour la partager.
La Cuisine c’est autant le don de soi que l’acceptation de l’autre.
Ce robot, un cadeau de mes enfants, est le symbole du passage d’une étape, celle de la découverte du sucré, de la pâtisserie, chose que j’avais jusqu’alors gardé à distance, une découverte merveilleuse et d’une autre temporalité, celle de la réflexion et de l’anticipation, quand la cuisine salée serait celle de l’inspiration. Et de l’instantanéité.