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Talents & Awards / Rising Talent Awards USA

Rising Talent Awards USA

Publié le 21 mai 2019 Partagez

Après le Royaume-Uni, l’Italie, le Liban et la Chine, les Rising Talent Awards mettent en lumière 6 entreprises ou créateurs individuels prometteurs des Etats-Unis sélectionnés par un jury renommé. Ils ont répondu à nos questions en avant-première.

ALEX BROKAMP

Vous êtes le seul Rising Talent américain qui ne soit pas installé à New York. Qu’en pensez-vous ?

Ayant grandi dans le Midwest, je crois que je suis plus efficace lorsque je me tiens un peu à l’écart des hubs artistiques. Los Angeles possède une incroyable scène d’art et de design, mais j’ai l’impression que ce n’est pas aussi palpable qu’à New York, et puis je trouve que le rythme plus lent de L.A. correspond mieux à ma personnalité. Le climat me convient parfaitement en tout cas.

Qu’est-ce qui vous a incité à reprendre des études de design de mobilier et de luminaires ?

La principale raison est que j’aimerais enseigner un jour. Que ce soit à l’université de Cincinnati ou aujourd’hui, au Art Center College of Design, mes professeurs ont joué un rôle déterminant dans ma carrière. Je suis tout autant passionné par l’idée de restituer ce que j’ai reçu de cette manière et d’aider les autres à réaliser leurs rêves, que par celle de créer des objets concrets.

Comment vous est venue l’idée d’utiliser une machine-outil à commande numérique pour créer les éléments décoratifs de la surface de votre Table Collate ?

À mes débuts, j’avais déjà utilisé une machine pour travailler l’aluminium d’un luminaire. J’avais créé une cavité où les LED pouvaient se loger et, comme celle-ci allait être recouverte d’un diffuseur, je n’avais pas particulièrement soigné les finitions des rainures obtenues par la machine. Par la suite, j’ai retrouvé une photographie du luminaire et je me suis dit que ce serait formidable si je pouvais recréer cet aspect inachevé sur une surface visible, et laisser la pièce arborer fièrement ses secrets de fabrication.

 

BAILEY FONTAINE

Qu’est-ce qui vous a résolu à vous lancer dans votre nouvelle approche du design, à savoir créer des pièces d’art collector ?

Je me suis toujours dit que je pourrais difficilement vivre de mon art, mais pendant mes études de design à l’Art Institute of Chicago, j’ai découvert la merveilleuse niche du mobilier sculptural. J’ai décidé de m’y consacrer corps et âme. Les recherches de matériaux ont totalement monopolisé mon processus créatif. Je ne suis pas sûr que ce soit le mot correct. Disons que c’est très instructif.

Vous créez des pièces harmonieuses et surprenantes à partir de matériaux urbains assez bruts tels que le métal rouillé et le ciment ; au final vos créations ont quelque chose d’organique. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
J’ai étudié les travaux de William Morris. J’adore sa philosophie qui consiste à ne pas chercher à imiter la nature, à faire ce qu’elle fera toujours mieux que quiconque. Il préconisait de puiser son inspiration dans les motifs naturels et de se les approprier.

Comment votre travail avec Fernando Mastrangelo a-t-il influencé votre design ?

Je fabrique tous mes objets moi-même, et une grande partie de mon travail consiste à aller toujours plus loin, à sortir de ma zone de confort. Pour gagner ma vie, je fabrique des objets incroyables, alors pourquoi pas une table en ciment pendant mon temps libre, après tout ?

 

GREEN RIVER PROJECT
Ben Bloomstein et Aaron Aujla

Vous avez tous deux fait vos débuts dans le monde de l’art : Ben, vous étiez l’assistant de Robert Gober, et Aaron, celui de Nate Lowman. Qu’est-ce qui vous a fait prendre la voie du design ?

Aaron Aujla : Cela m’amusait. J’imaginais des intérieurs et Ben réalisait des sculptures en lien avec le corps. Il faut croire que nous avons toujours été attirés par la création de choses qui aient une véritable utilité. Et puis, on voulait tout simplement changer de métier.

Comment procédez-vous pour créer vos thèmes annuels ?

Aaron Aujla : Notre approche du design repose sur un travail de recherches. Généralement, Ben et moi commençons l’année en nous mettant autour d’une table où nous répartissons les quatre collections. Pour Bamboo, nous avons puisé dans l’histoire de ma famille en Inde, et les techniques artisanales utilisées dans les années 1960 à l’époque ou Jeanneret et Le Corbusier y séjournaient pour un projet. J’ai un oncle qui vit toujours à Chandigarh. Nous nous sommes rendus en Inde où nous avons trouvé des photographies dont nous nous sommes inspirés pour reproduire les méthodes de fabrication de mobilier en bambou sans clou ni vis.

Quels sont vos projets à venir ?

Aaron Aujla : Nous envisageons de créer une collection sur la communauté religieuse des Shakers et sur l’enfance de Ben dans l’État de New York.
Ben Bloomstein : Dans ma prime enfance, ma famille appartenait à une communauté soufie installée dans un ancien village Shaker. Nous réfléchissons à des collections inspirées de l’univers métissé que les Shakers ont façonné.

 

HAROLD
Reed Hansuld et Joel Seigle

Cela fait quatre ans que vous exercez dans le design, ce qui est déjà une éternité à notre époque où tout va très vite. Qu’est-ce qui a changé depuis vos débuts ?

Joel Seigle : Notre compréhension de la gestion d’une entreprise de design à l’époque moderne et tout ce que cela implique. Il y a tellement de choses à faire, surtout pour une petite structure. On s’imagine qu’on va passer son temps à s’amuser, à dessiner des croquis, à fabriquer des pièces… Mais si on se contente de cela, on se retrouve avec un tas de créations qui ne sortiront jamais du studio.

Quels sont les objets les plus populaires sur votre site internet ?

L’une de nos créations les plus intrigantes est le plateau en cuir et marbre. Ces matériaux sont très souvent utilisés, mais jamais ensemble. Nous avons également beaucoup de succès avec nos pots de fleurs, qui sont réalisés en collaboration avec Light + Ladder.

Quelles créations nous réserve Harold prochainement ?

Nous travaillons actuellement sur un tire-bouchon dont je suis particulièrement fier. Il est composé d’un simple élément en laiton moulé, qui s’inspire plus ou moins d’un principe moderne du milieu du siècle dernier. J’ai remarqué que la tendance des vins naturels prend de plus en plus d’ampleur. Nous nous essayons également aux luminaires depuis un certain temps, d’ailleurs nous travaillons actuellement à la finalisation d’une applique d’inspiration Art déco.

Je pense que l’Art déco s’apprête à faire son grand retour, qu’en dites-vous ?

L’Art déco est un style luxueux, démesuré, d’une grande richesse. Dans le domaine des luminaires, on peut créer de nombreux jeux de superpositions et de courbes, et utiliser des matériaux somptueux tels que le laiton. Et bien sûr, New York est un musée d’architecture Art déco à ciel ouvert.

 

KIN & COMPANY
Joseph Vidich et Kira de Paola

Votre travail est parfois décrit comme empreint d’une esthétique Millennial néo-postmoderne typique des créations mises en avant par Sight Unseen, l’influente plateforme médiatique et salon professionnel qui a exposé vos créations ainsi que celles de nombreux autres artistes de Brooklyn. Avez-vous l’impression de faire partie d’un mouvement à plus grande échelle ?

Kira de Paola : Tout à fait, même si nous ne sommes pas des Millennials. Je dirais que notre travail est contemporain avec une dimension plus avant-gardiste que ce qu’on voit généralement dans les showrooms qui s’adressent aux décorateurs.
Joseph Vidich : Je pense qu’il y a un véritable engouement pour l’artisanat, notamment dans beaucoup de petites marques ou sociétés où les créateurs participent de façon active à la fabrication de leurs œuvres.

Vous avez créé des pièces de design ensemble pendant quelque temps avant de fonder Kin & Company en 2017. Dans quelle mesure votre agence a-t-elle évolué ?

Joseph Vidich : Nous avons une boutique de ferronnerie à part entière. C’est comme cela que nous avons commencé notre société au départ : nous avons trouvé un local, acheté quelques machines, travaillé les matériaux et accepté des commandes de décoration d’intérieur à base de métal. J’avais beaucoup d’expérience avec ce matériau, mais nous avons constaté qu’il y avait une niche pour nous sur le marché car il n’y avait pas beaucoup de designers spécialisés dans les pièces de métal aux finitions et aux détails haut de gamme. Depuis ce constat, notre activité n’a fait que croître. La boutique est une ressource précieuse, c’est un moyen de créer des prototypes et des pièces de design grandeur nature avec des vrais matériaux. Elle est assez spacieuse pour que nous puissions y fabriquer la majorité de nos pièces.

Parmi vos effectifs, combien de personnes ne font pas partie de votre famille ?

Six personnes. Avec le développement de notre société, nous avons diversifié notre organigramme. C’est plus structuré que s’il n’y avait que des membres de la famille.

 

ROSIE LI

Vos luminaires floraux s’inscrivent particulièrement dans la tendance décorative, mais comment réagiriez-vous si le minimalisme faisait son grand retour ?

Cela ne me poserait aucun problème, et puis, résumer notre série Blossom (Fleurs) à des créations purement décoratives est quelque peu réducteur. Pour moi, cette collection décrit le déroulement de la croissance végétale : comment restituer la manière dont les plantes poussent et bougent, des actes qu’elles font naturellement, qui sont inscrits dans leurs cellules ? Pour nous, c’est un vrai défi de fabriquer ces objets car ils sont tellement organiques… Il nous faut d’abord créer un prototype, puis l’ajuster, et passer à la fabrication de l’objet en métal, puis de nouveau procéder à des ajustements, afin de traduire au plus près ce que la nature fait spontanément. Je dois prendre des notes de ce que j’observe dans la nature, puis rétroconcevoir ce que j’ai observé.

Comment envisagez-vous la croissance de votre activité ?
J’imagine un développement tel que je n’aurai plus besoin de participer à la fabrication des objets, même si tout créateur qui se respecte doit y être particulièrement impliqué.

Par conséquent, c’est important pour vous de conjuguer les deux activités d’agence et d’atelier de design ?

Pour tout projet qui se présente à nous, la première question que nous nous posons est : « Pouvons-nous le faire nous-mêmes ou bien avons-nous besoin de faire appel à un expert ? » Si nous pensons que la meilleure solution est de sous-traiter un machiniste ou un fabriquant, nous essayons tout de même de mener le projet en interne, c’est le meilleur moyen d’apprendre et d’exprimer notre propos.

 

Par Julie Lasky

 

ALEX BROKAMP / BAILEY FONTAINE / GREEN RIVER PROJECT / HAROLD / KIN & COMPANY / ROSIE LI


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