Il présentait en janvier « Design, ça tourne ! » une installation éphémère qui, grâce à la fiction, explore les usages de demain et en imagine les objets et services à venir !
Quand il ne travaille pas sur l’aménagement de la nouvelle Brasserie de la Tour Eiffel, ou sur le futur QG parisien de la philanthropie, Ramy Fischler questionne notre rapport au monde et au vivant. Maison&Objet lui a donné carte blanche en 2020 pour mettre en scène, sur le salon, notre futur quotidien, nos nouveaux usages domestiques, dans un laboratoire grandeur nature. Il nous dévoile aujourd’hui, quelques secrets de son quotidien.
Self Portrait. Nous demandons à des pros du monde de l’art de vivre, de la culture et de la communication de se raconter en six images. Munis de leur smartphone ils se prennent au jeu et nous font découvrir les petits riens qui les font vibrer. Bienvenue dans leur jardin secret.
Portrait
« C’est souvent ma femme qui m’envoie des photos de moi, dans des situations de « travail » improbables. Deux téléphones, des écouteurs, un iPad, un Apple pen, et je me déconnecte de ce qui m’entoure pour me plonger dans un projet, souvent mené à plusieurs et à distance. Je n’arrive plus à me souvenir à quand remonte mon dernier vrai bureau...peut-être à la Villa Médicis, il y a dix ans. »
Un objet futile
« Cette assiette achetée dieu sait pourquoi dans une brocante norvégienne. Je n’ai absolument aucune obsession pour les objets, je n’en ai que très peu autour de moi, auquel je tiens particulièrement. Pourtant force est de constater qu’il suffit que je me promène dans un marché aux puces pour m’obnubiler sur les vaisselles et services à thé les plus douteux. Je dois être plus encore designer que je ne veuille l’admettre… »
Un porte bonheur
« Je n’ai vraiment aucun objet porte-bonheur, rien qui s’en rapproche... si j’en ai eu dans le passé, j’ai dû les perdre avant même qu’ils ne deviennent indispensables… je perds tout, donc je ne m’attache à rien. En fouillant dans une veille boîte remplie de « brols » de mon enfance, je suis tombé sur ce vinyle circulaire original datant des tous premiers phonographes d’Edison. Un disque qui provient de la collection éphémère de phonographes de mon père. Je dois dire que j’étais surpris de trouver un objet qui ait survécu à toutes les péripéties de mes 25 dernières années d’errance, toujours intacte et certainement parfaitement audible... si seulement j’avais un phonographe… »
Un souvenir
« Comment choisir UN souvenir ! Impossible, à moins de pointer au hasard dans l’album des photos « favorites » du téléphone… je tombe sur un souvenir parmi d’autres, mais unique malgré tout : mon expédition en Islande pour le tournage d’une campagne Don Pérignon dont je supervisais la direction artistique et le design. Situation magique, improbable et sublime, que cette prise de vue d’une banquette surmontée d’un bloc de marbre, devant des vagues déchaînées, sur une plage au sable noir : sacré souvenir quand même ! »
Un coup de cœur
« Sans hésiter, le mur que je regarde tout en écrivant ces quelques lignes : Celui de mon appartement sur lequel j’ai laissé s’exprimer mon ami artiste Pier Stockholm. Résultat, un mur fraîchement repeint sauvagement, attaqué par une équipe olympique de biathlons qui aurait perdu son chemin et… la vue. J’adore cette œuvre, qui me réjouis à chaque fois que je rentre chez moi. »
Un objet utile
« Je ne suis pas fière de l’admettre, mais l’objet le plus utile et le plus indispensable à ma vie, c’est mon téléphone. J’aurais sans doute pu vivre sans s’il n’avait pas existé, cela va de soi, mais je ne peux plus à présent m’en passer. C’est mon bureau, mon cerveau, mon troisième œil...je peux le prendre en photo, car j’en ai deux ;-) »