De nombreux show-rooms de luminaires participent à Paris Design Week. L’occasion de se nourrir de leur talent éblouissant dans l’art de révéler, sans compter de nouvelles applications étonnantes.
Luminaires artisanaux, sur-mesure ou industriels, rééditions d’anciens dans la grande tradition, innovation technique… Paris Design Week offre un panel infini de solutions inspirantes pour éclairer les plus belles architectures. La plus étonnante vient du maître italien en la matière : Artemide. Ernesto Gismondi, son fondateur, a disparu fin 2020. Cet ingénieur de formation, pétri d’innovation technologique, d’humanité et de design avait eu le temps d’initier le programme Integralis. La recherche scientifique de pointe de ses ateliers a mis au point des panneaux lumineux dont les ondes ne permettent rien moins que de désinfecter l’atmosphère. Adaptés au milieu hospitalier et aux espaces de bureau, pilotés par une application, ils permettent de moduler la longueur d’onde des LED, blancs le jour, ultra-violets en l’absence de présence humaine. Les UVC inhibent bactéries et virus dans l’air, même celui du COVID 19… Le design n’est pas en reste car outre les panneaux adaptés aux espaces professionnels, Artemide a doté de nombreux modèles de sa collection de cette technologie. En septembre, Artemide présentera également « Alphabet of Life », dessiné par le groupe d’architectes et designers suédois BIG, menés par Bjarke Ingels. Cet alphabet lumineux invente une nouvelle typographie pure et ronde permettant des possibilités très contemporaines d’écritures, de signalétiques, d’enseignes. Les locaux d’AOL et le nouveau siège de la RATP ont déjà succombé. En complément, La Linéa, un système de tubes flexibles éclairants permet de dessiner des formes à l’envi suspendues dans l’espace.
Bureaux, retail, contract, c’est également le domaine des Belges de Wever Ducré. Leur catalogue pléthorique impose une esthétique épurée ultra-moderne adaptée à tout type de lieux. En septembre, dans un show-room refait à neuf, ils présenteront aussi leurs marques associées : l’autrichien Xal, avec qui ils partagent un bureau d’étude à Barcelone et le suédois Wästberg. Cette organisation permet de répondre aux problématiques les plus complexes. Wever Ducré et Xal se positionnent sur les projets publics haut de gamme autant que sur la maison. En complément, Wästberg offre un panel de très belles signatures, avec, entre-autres, Inga Sempé, Jasper Morrison, et Nendo… « Un œil voit, l’autre ressent », la citation du peintre Paul Klee accompagne chaque jour son fondateur.
Au Marché Saint-Paul, les locaux de Disderot accueilleront l’ensemble des marques de Manufacture de Lux. Ce label, fondé par Disderot, les Editions Serge Mouille et Rispal, a pour vocation de faire revivre l’histoire et conserver l’héritage de leurs signatures dans des valeurs communes d’excellence, d’artisanat et de qualité. Durant les trente glorieuses, Serge Mouille, Rispal et Pierre Disderot ont dessiné ou édité les luminaires les plus emblématiques des années 50 à 70. Fabriqués en France et en petite série, leurs collections ont été rejointes par celles de Ligne de démarcation et Fosfens qui partagent les mêmes valeurs. Toujours au chapitre du design iconique des années 50, on assistera à la renaissance de la Maison Lunel, et son mythique luminaire Diabolo XL 01, connu pour son bras articulé et son abat-jour conique en métal coloré. Agathe Lunel, la petite fille de Raymond, le fondateur, exposera cette première réédition en quatre couleurs, fabriquée en France, dans une galerie 27 rue Notre Dame de Nazareth, dans le troisième arrondissement. D’autres modèles suivront.
Boulevard Saint Germain, Art et Floritude ouvre son nouveau show-room dans un atelier d’artiste sur cour. Le lieu sera métamorphosé en un « jardin secret » luxuriant par les artisans de cet atelier de fabrication de luminaires sur-mesure dont la manufacture est située dans le Loiret. Des feuilles de vigne en métal ciselé et doré, en hommage à l’automne, investiront les murs et les plafonds, habillées de dentelle de métal et de fleurs en porcelaine. La maison recevra sur rendez-vous uniquement, et l’on pourra assister à des démonstrations de travail sur porcelaine. Enfin dans le XVIème arrondissement, le lobby du Brach Hôtel, dessiné par Philippe Stark, sera investi par Yellow Pop et ses néons de toutes les couleurs. Cette marque joyeuse, créée il y a deux ans, propose de répondre à toutes les envies, pour l’événementiel, l’hospitality et les particuliers grâce à leur design sur-mesure. Des créateurs, comme Jonathan Adler, ont aussi dessiné des collections. Soleils, inscriptions, animaux, fusées, visages, taguent les murs comme autant de tatouages. Les murs ont la parole !