Le magazine invite les décorateurs et architectes d’intérieur à dévoiler leurs collections de meubles, réalisés par les plus grands artisans. Une nouvelle génération apporte un souffle nouveau à la création.
L’année dernière, pandémie oblige, l’exposition AD Intérieurs se muait en Parcours AD, une ballade parisienne dédiée au mobilier d’exception des architectes d’intérieur et décorateurs. Cette année encore, le magazine offrira une vision unique de la production actuelle, dans la lignée de la grande tradition française. Une trentaine de signatures exposeront dans leur propre show-room ou invités par des galeries, "dans les beaux quartiers de la Rive-Gauche et de la rive-droite." Grâce à leurs chantiers dans le monde entier, les signatures confirmées, Christian Liaigre, India Mahdavi, Chahan Minassian, Gilles&Boissier, Christophe Delcourt, et bien d’autres, font rayonner le savoir-faire des artisans français et l’esthétique luxueuse du sur-mesure, si particulière car différente de la production du design industriel. Thierry Lemaire, par exemple, a dessiné une collection complète en travertin et marbre vert d’Italie en partenariat avec M éditions, les Marbreries de la Seine. Décorateurs et architectes d’intérieur goûtent l’exercice du mobilier, produit en petite série et qu’ils peuvent adapter à la demande. « Les meubles de décorateur sont toujours conçus pour un usage précis, dans un espace de vie, ils s’intègrent au décor facilement, souligne Cédric Saint-André Perrin, journaliste et commissaire des expositions AD. Ils sont à la fois pratiques et fantaisistes, il s’en dégage une douceur et une culture unique. Ils font appel aux plus belles mains d’artisans, menuisiers, ébénistes, ferronniers et tapissiers.»
Le cru 2021 est marqué par une nouvelle génération, qui comme leurs aînés se lance dans l’édition. « On remarque la participation de nombreux jeunes talents, souligne Cédric Saint-André Perrin. Durant la pandémie, ils ont pris le temps de structurer leur offre. » C’est le cas de Charlotte Biltgen, qui, si elle se prête à l’exercice du meuble sur-mesure depuis trois ans, a étoffé sa proposition ces derniers mois. « Mes chantiers à l’étranger se sont arrêtés, raconte-t-elle. Mon rythme a changé, j’ai énormément dessiné. J’en ai profité pour réorienter mon travail. » Paris Design Week correspondra avec l’ouverture de son nouveau show-room, 66 boulevard de Courcelles, près du parc Monceau. Elle y montrera le travail de Marie-Victoire Winckler, des artisans des collections Latil : le maître verrier Kiko Lopez, les surfaces de Martin berger. Et bien sûr sa collection personnelle, avec foule de nouvelles pièces dans la collection Ibisu –du nom d’un quartier de Tokyo- et la collection Moonlight. Charlotte Biltgen s’est également prêtée à l’exercice de réinterprétation de la cheminée, en marbre Sainte-Anne et carrelage italien. Fabrice Juan, Samantha Hauvette et Lucas Madani, le duo Le Berre-Vevaud, le trio de l’agence Nooor, ainsi que Fleur Delessale, pour qui c’est la première participation, font partie de la liste des exposants. Chloé Nègre s’est associée avec la Maison Pinton, référence des tapisseries d’exception et a créé pour l’occasion un tapis et une moquette. Dans leur show-room, rue du Cherche-midi, elle organisera une espace composé d’un canapé, d’un fauteuil, de tables basses, d’un luminaire et d’un miroir, inspirés des fleurs.