Janvier sous le signe des nouveaux luxes

A l’heure de la reprise, après des mois de sobriété, comment se porte le luxe ? «  Il affiche une croissance insolente » constate Vincent Grégoire, qui a décortiqué pour Maison&Objet le thème d’inspiration qui présidera en Janvier prochain les éditions de Maison&Objet et In The City. Les références de l’époque bougent et bougent vite. A côté d’un mouvement appelant à plus de frugalité, une aspiration inverse, comme en contrepied, amorce un bouillonnement d’envies et de nouvelles frontières. Parcouru d’énergies inédites, alimenté par une nouvelle génération de clients,  luxe n’est plus ce qu’il était. Ouvert sur le monde, il ne se cache pas, et sort des alcôves feutrées des tours d’ivoire.

D’un côté, le haut du panier s’offre un « Über Luxe », repoussant les frontières du possible grâce à l’alliance de la haute-technologie et de la haute-facture. Ultra exclusive, cette tendance peut vous procurer un ticket pour l’espace autant qu’un décor ciselé par les plus belles mains alliées aux machines les plus sophistiquées. De l’autre, on assiste à l’émergence d’un « Lux Populis », dont les références sont piochées dans la culture populaire, transgressive et festive. « D’un côté, l’Über Luxe sort du conservatisme pour explorer, entre élus, les dimensions nouvelles de la rareté. Les références à la mythologie, aux génies, à la grande histoire se mêlent au futurisme, renvoyant à l’image de dieux vivants.

De l’autre,  bon ou mauvais goût, peu importe, détaille Vincent Grégoire, pourvu que ça ait du goût ! Avec le Lux Populis trop n’est jamais assez. » Transgressive, le nouvelle fantaisie est voyante, s’affiche sur les réseaux sans complexe, collectionne les sacs et les baskets, quitte à les revendre en seconde main pour renouveler les envies. Pétri de pop culture, de street et de fast-fashion, de détournement et de  « gamification », le Lux Populis se nourrit de directs live festifs, de fantasmes en réalité augmentée, et affiche son goût pour l’inclusivité. «  Chaque période engendre son contraire, rappelle Vincent Grégoire. Ces oppositions se nourrissent et s’enrichissent. Aujourd’hui les clients veulent être surpris, être dans le positif et aller de l’avant. » 

Photos : Stephanie Coutas Galerie © Gilles Trillard