Un vent nouveau a bousculé l'aménagement des bureaux ces dix dernières années. Expert en la matière, Olivier Saguez révèle les changements principaux.
« Le bureau ne ressemble plus à ce qu’il était avant. Il devient presque un hôtel agréable, confortable et valorisant », affirme Olivier Saguez, le PDG et fondateur de Saguez & Partners, dont la filiale Saguez WorkStyle a conçu plus de 120 sièges sociaux depuis sa création en 2010. « Il est temps d’intégrer des services qui peuvent faciliter la vie personnelle des employés ». Le QG de Saguez & Partners, baptisé la Manufacture Design et installé dans une ancienne halle dans le nouveau quartier des Docks à Saint-Ouen en banlieue parisienne, en est le parfait exemple. On y retrouve 1.000m2 de terrasses et de jardins, deux salles de sports, un service click & collect, et deux restaurants avec un chef attitré.
« Le bureau du 21ème siècle doit être un lieu de bien-être », insiste-t-il. « L’enjeu le plus important pour une société, c’est de recruter les meilleurs, de faire venir les talents ». Et selon une étude de l’école de commerce parisienne ESSEC de 2018, 40% des étudiants français estiment que l’espace de travail est déterminant dans le choix de leur futur employeur.
Olivier Saguez prône l’intégration d’un certain nombre d’éléments, en commençant par la nature. « On met beaucoup, beaucoup de végétal dans nos projets », explique-t-il. « Les plantes qui poussent, c’est sentir le temps. C’est extrêmement important. Vous voyez la vie. On n’est pas dans un monde mécanique ». Une approche écologique est tout aussi essentielle. « Le développement durable est une vraie attente chez les jeunes », rajoute-t-il. « Les entreprises ont un rôle social important à jouer ». C’est une démarche, qui passe aussi bien par le choix des matériaux de construction et le recyclage que par l’incitation de privilégier des formes de transport ‘vertes’. « Les pays qui nous inspirent sont ceux du Nord de l’Europe et il n’y a pas de bureau aux Pays-Bas sans local de vélo », raconte-t-il. « Ce n’est pas simplement un garage. C’est aussi pour les entretenir, les nettoyer ».
Pour le fondateur de Saguez & Partners, qui compte parmi ses clients des multinationales telles Generali, Microsoft et Sephora, la mobilité et la flexibilité sont également devenues des facteurs clé dans le nouveau monde du travail. « Un des points les plus importants au boulot, c’est l’ennui », prétend-il. « Il faut forcer les gens à bouger. J’ai sept ou huit espaces, qui me permettent de changer. J’ai un endroit où je peux téléphoner tout seul. J’ai un endroit où on ne parle pas, qui est de silence. J’ai un autre endroit de micro-réunions debout pour prendre des décisions vite. J’ai même une salle de brainstorming, qui est dans une salle de sport, où on est à moitié assis, vautré sur des tapis. Bref, j’ai une multiplicité d’options ». Et malgré un nouveau sondage de l’observatoire français, Actineo, qui révèle que l’espace de travail idéal pour la majorité des français (59%) reste le bureau fermé individuel, le PDG est un fervent adepte de l’open-space. Mais, comment bien le réussir ? En travaillant sur la lumière naturelle et l’acoustique et en privilégiant des unités d’une douzaine de personnes. « Tout ne doit pas être visible », dit-il. « On crée des semi-séparatifs. Sinon, ça fait une espèce d’usine ».
Le salon MAISON&OBJET, acteur incontournable de la décoration et des tendances, s’est penché sur la question et devient en septembre prochain le laboratoire d’expression d’un nouvel art de vivre au travail.