Du 13 au 15 septembre 2021, les élèves du Campus d’excellence des métiers d’art et du design révèlent leurs propositions pour un monde durable dans les locaux de la prestigieuse université lors de Paris Design Week.
Les jeunes créateurs d’aujourd’hui sont les grandes signatures de demain. C’est dans cette perspective que Maison&Objet s’attèle à révéler les talents émergents, en décernant par exemple les « Rising Talent Awards » à plusieurs designers internationaux chaque année. L’exposition exceptionnelle « Vivement Demain ! » en est une autre illustration. Dans le cadre prestigieux des salons de l’Université de la Sorbonne, à Paris, les élèves de huit écoles supérieures et 13 lycées professionnels exposeront leurs projets, diplômes pour les écoles ou « chefs-d’œuvre » pour la voie professionnelle. L’Opération est menée par Paris Design Week avec le Campus d’excellence des métiers d’art et du design. Cette institution, née en 2020, fédère les écoles d’art d’Île-de-France et valorise leurs formations auprès des professionnels. Afin que leurs prototypes soient présentés et aboutis dans un esprit « go-to-market », le Campus organise pour les élèves sélectionnés un entraînement avant la manifestation pour affûter leur « pitch ». « Cette génération est très engagée socialement, observe Heloïse LeBoucher, directrice opérationnelle du Campus. Elle a le professionnalisme, l’inventivité, la curiosité, l’enjeu est de montrer comment elle questionne l’objet, l’espace et les usages. »
A travers son thème de l’année, Paris Design Week lance le défi d’un « développement désirable », à la fois beau et responsable. Le thème fait écho au parcours « Sustainable » de Maison&Objet. C’est dans le vivier des jeunes talents que l’on trouve les pistes d’avenir les plus inattendues car la démarche leur est intuitivement familière. Encrage dans les territoires, valorisation des savoir-faire, préoccupations sociales, design politique, emploi raisonné des ressources naturelles sont autant de notions qui sont chez eux un non pas un sujet mais un préalable. Création de mobilier, architecture intérieure, design graphique ou textile, mode, ils ont planché chacun dans leur discipline.
Pour aller jusqu’au bout de la démarche de ce « graduation show », les élèves de troisième année du parcours design événementiel de l’École Boulle ont été mis en concurrence pour imaginer la scénographie de l’événement. Le brief de départ : s’adapter à ce lieu historique, avec ses dorures, ses parquets et ses boiseries, où rien ne peut être fixé. Offrir une surface d’exposition modulable, à petite ou grande échelle, pour vêtements, meubles ou objets. Utiliser des matériaux que l’on peut trouver dans le commerce et réutilisables dans une logique de développement durable. L’équipe de Maëlle Bayon, Adèle Hamelin et Clémentine Jocteur ont emporté le challenge avec leur concept : chaque école pourra réaliser son stand à partir de découpes de bois de quatre dimensions différentes seulement, ce qui limite la perte. Grace à des « connecteurs », ils pourront construire eux-mêmes l’agencement qu’ils désirent et commander juste ce qui leur faut. Le mode d’emploi leur est fourni. Le matériau, des panneaux en copeaux de bois OSB, ainsi que les pièces de connexion se trouvent en grande surface de bricolage. En outre, pour chaque stand, les trois jeunes filles ont prévu la construction d’une porte symbolique dans la même matière. « Elle est l’image de notre passage du diplôme vers notre vie professionnelle, disent-elles, c’est une ouverture sur l’avenir. » L’idée a emporté l’adhésion du jury, dans lequel se trouvait Pierre Gendrot, coordinateur de Paris Design Week. « Toutes les propositions étaient incroyablement professionnelles, dit-il. En plus de raconter une histoire, de permettre à chacun d’exprimer sa spécificité, le volume de la porte scande chaque espace et s’adapte à la hauteur sous plafond de la Sorbonne. » Maëlle, Adèle et Clémentine ont aussi dessiné le logo de la manifestation. Pour elles, c’est déjà demain.