Les sept Rising Talents néerlandais ont beau venir d’horizons différents, ils ont néanmoins un certain nombre de points en commun, parmi lesquels une fascination fondamentale pour les matériaux et une volonté de développer de nouvelles techniques pour les travailler. Ils partagent également des valeurs environnementales et, sans conteste, l’originalité, l’ingéniosité, l’émerveillement. Portraits.
Née à De Westereen en 1995. Diplômée de l’Université des Arts ArtEZ à Arnhem. Nominée par Kiki Van Eijk.
Un projet phare : Sa collection de cafetières ‘Plakkenpot’ en bois abachi traité d’un epoxy. Inspirée d’un modèle en argent dans le Rijksmueum redessiné avec un rouleau à peinture, ce qui prête à ses versions leurs formes bulbeuses.
Inspiration : Une chaise traditionnelle néerlandaise—le ‘knopstoel,’ dont le nom est dérivé du ‘knop’ (ou ‘oreille’) en haut de ses montants. Sa réinterprétation de ce meuble classique peut être entièrement repliée et suspendue au mur.
Ce qu’elle dit : « De nombreux produits aujourd’hui souffrent de l’effet de la globalisation. On ne sait plus vraiment d’où ils viennent. C’est pour cela que le point de départ pour chacune de mes créations est systématiquement un objet néerlandais ».
Ce que dit le jury : « Hanna suit son intuition et fait preuve de beaucoup de confiance. Je suis sûr que ce sont des qualités qui vont l’amener vers des découvertes surprenantes ». (Kiki Van Eijk)
En cours : Un nouveau tabouret pliable fabriqué avec du bois et un carré de tissu. Il s’inspire de vêtements flamands traditionnels façonnés avec un quadrilatère de textile plissé pour créer de différentes formes.
www.hannakooistra.com
Instagram: @hannakooistradesign
Né à Goes en 1994 (Gijs Wouter). Né à Baarlo en 1995 (Ruben Hoogvliet). Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’Université des Arts ArtEZ à Arnhem. Nominés par Kiki Van Eijk.
Un projet phare : Leur collection de bols et de bougeoirs en porcelaine ‘Gravity,’ née d’une envie de créer des céramiques sans moules. Développée à l’origine par Ruben Hoogvliet, la technique consiste à tremper des structures en mousse dans de l’argile liquide, qui sont ensuite suspendues avant la cuisson.
Poterie portable : Avant de s’associer avec Ruben Hoogvliet, Gijs Wouters a également exploré les possibilités de la porcelaine. Il l’a utilisée pour imaginer une semelle de chaussure amovible et il l’a aussi incorporée dans la fabrication d’une collection de vestes et de sacs.
Ce qu’ils disent : « Nous sommes attirés par les matériaux qui évoluent avec le temps—ceux qui gèlent, qui fondent, qui se cassent ». (Ruben Hoogvliet)
Ce que dit le jury : « Je trouve que leur processus est très innovant. Il nécessite une recherche expérimentale approfondie ». (Kiki Van Eijk)
En cours : Le développement de la collection ‘Gravity’ avec de nouvelles formes et de différents types d’objets. Ils essaient également de remplacer la mousse synthétique qu’ils emploient actuellement avec une alternative plus écologique et durable.
www.rubenhoogvliet.nl
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Né à Strasbourg en 1993. Diplômé de la Design Academy Eindhoven. Nominé par Hella Jongerius.
Un projet phare : Sa série PS, ce qui signifie à la fois ‘post-scriptum’ et ‘polystyrène.’ Façonnées par ses propres mains à partir de chutes de plastique, ses créations sont à mi-chemin entre des objets fonctionnels et des sculptures.
Faits marquants : Son travail a été exposé à Frieze Londres, à Art Basel, à la Fiac Paris, et la Galerie Fons Welters à Amsterdam lui a dédié une exposition solo en 2020.
C’est l’argent qui fait tourner le monde : Il a imaginé plusieurs machines baptisées « Fountain of Money », basées sur le minage des cryptomonnaies.
Ce qu’il dit : « Nous devrions changer de regard par rapport au plastique. Comme l’ivoire, il sera interdit à l’avenir, ce qui fait de lui aujourd’hui un matériau de grande valeur ».
Ce que dit le jury : « Une liberté, une joie créative, une ingéniosité, une beauté et une attention au détail… s’affirment dans ses objets, ses produits à moitié fonctionnels, ses pièces artistiques et ses installations ». (Hella Jongerius)
www.theophileblandet.om
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Né à Groningen en 1985 (Steven Visser). Née à Naarden en 1988 (Vera Meijwaard). Diplômés de l’Université des Arts ArtEZ à Arnhem. Nominés par Ineke Hans.
Un projet phare : Grey on Gray—une armoire qui fait référence aux caisses industrielles. Elle utilise le même matériau, HIMACS, et réplique le même dessin de bandes sur ses côtés.
Références : Leurs produits sont édités par des marques telles Pulpo, Moooi Carpets et Linteloo. Ils ont également imaginé des vitrines pour des boutiques Hermès à Hong Kong, au Qatar et au Japon sur des thèmes tels « Partons en avion pour un pique-nique ».
Jusqu’à la mort nous sépare : On compte parmi leurs créations les plus excentriques un cercueil avec une couverture en PVC amovible et réutilisable.
Ce qu’ils disent : « Nous prétendons toujours que notre but est de créer des objets distincts et différents, mais avec un design minimaliste ».
Ce que dit le jury : « Visser et Meijwaard font partie des rares personnes que j’ai fréquentées au fil des années, qui maîtrisent vraiment le dessin des produits ». (Ineke Hans)
www.vissermeijwaard.com
Instagram: @vissermeijwaard
Né à Cheongju (Corée du Sud) en 1992. Il a étudié le design industriel à l’Université de Kookmin à Seoul avant d’obtenir son diplôme à la Design Academy Eindhoven. Nominé par Wieki Somers.
Un projet phare : Ott/Une Autre Céramique Paradigmatique, dont le point de départ a été la découverte que les vernis traditionnellement employés dans la poterie ne sont pas recyclables. Il a proposé comme alternative une résine d’arbre naturelle ott, qui sert depuis des millénaires comme laque pour le bois dans son pays natal.
Inspiration : Les formes des bols, des plats à gâteaux et des vases de la collection puisent leur inspiration dans des objets coréens, notamment dans un vase à panse globulaire datant du 14ème siècle.
A la hollandaise : Il apprécie particulièrement l’approche expérimentale et conceptuelle du design dans son pays d’adoption.
Ce qu’il dit : « Mon intérêt principal concerne la durabilité des matériaux. Il est vraiment dommage que l’un des matériaux les plus naturels—l’argile—finisse par être jeté dans des décharges publiques » ».
Ce que dit le jury : « Seok-Hyeon a une écriture délicate. Son travail s’inscrit parfaitement dans la tradition du design néerlandais dans le sens où il est à la fois conceptuel et esthétique ». (Wieki Somers)
www.yoonseokhyeon.com
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Née à Utrecht en 1990. Diplômée de la Design Academy Eindhoven. Nominée par Ineke Hans.
Un projet phare : Les nombreux imprimés wax dessinés pour l’éditeur de tissus néerlandais, Vlisco.
Faits marquants : Elle ne collabore pas simplement avec des marques telles Adidas et Kvadrat, mais elle est également responsable pour ce qu’elle croît être la plus grande peinture murale aux Pays-Bas sur l’extérieur du siège de Vlisco à Helmond.
Inspiration : Faisant référence aux paniers tressés de la Gambie, les bols et les contenants de sa collection « Wood Weavings » associent astucieusement le textile avec le bois.
Ce qu’elle dit : « Mon travail commence toujours par des chutes de matériel, qui vont être soit jetées, soit détruites… un matériel dans lequel je vois beaucoup de potentiel ».
Ce que dit le jury : « J’aime son énergie, j’aime sa signature. Simone sera quelqu’un dont on entendra parler dans le monde du design pendant de très longues années ». (Ineke Hans)
www.simonepost.nl
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Lauréat Rising Talents Awards Craft
Née à Amsterdam en 1984. A l’origine, elle a étudié la joaillerie et le conseil en couleurs, mais travaille aujourd’hui en tant qu’artisan d’art. Nominée par Les Ateliers d’Art de France et le Crafts Council Nederland.
Un projet phare : Ses sculptures murales imaginées avec plusieurs centaines de petits rectangles de métal oxydés et corrodés dans des dégradés de couleurs.
Inspiration : Adepte de la plongée sous-marine, elle a été éblouie par la coloration des crevettes-mantes.
Sa couleur préférée ? : Elle n’est jamais fixe, mais le vert revient avec une certaine régularité, sûrement à cause de ses liens avec la nature. Bien qu’elle prétende depuis toujours ne pas aimer le mauve, elle commence à l’introduire dans ses créations.
Ce qu’elle dit : « La couleur a quelque chose de mystique. Son impact sur notre humeur et nos émotions me fascine ».
Ce que dit le jury : « Notre rôle est de dénicher de jeunes talents et de leur permettre de rencontrer leur marché. Il était important pour nous d’offrir la visibilité que Maison&Objet procure à Sanne au moment où elle cherche à atteindre des marchés internationaux », dit la présidente d’Ateliers d’Art de France, Aude Tahon.
www.sanneterweij.com
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