L’architecte d’intérieur fait partie du jury qui choisit les Rising Talent Awards, présentés lors de l’édition de janvier 2020 de MAISON&OBJET.
Ces jours-ci, Pierre Yovanovitch est à New-York. Il y a un an, il ouvrait un bureau sur Madisson avenue. Il y présente aujourd’hui sa deuxième collection de mobilier, galerie R&Company. L’architecte d’intérieur français fait sa déclaration à l’Amérique avec une collection nommée Love. Il faut dire qu’il émane beaucoup de douceur de ses créations, servies par l’excellence de l’artisanat d’art français. Sa vision contemporaine du luxe, sans ostentation ni surcharge, ses lignes nettes adoucies de courbes et d’ogives, le tout souligné par des matières naturelles parfois laissées presque brutes, signent son style au premier coup d’œil. « Pour moi, une belle histoire de design commence toujours par la qualité et la beauté de la matière première. Le bois, par exemple, dans mes projets, est toujours massif. J’aime sa profondeur, sa couleur, sa texture, ses motifs, ses irrégularités et ses possibilités infinies. »
« Une belle histoire de design commence toujours par la qualité et la beauté de la matière première »
Jury* des prochains Rising Talent Awards de MAISON&OBJET, il devra distinguer cette saison de jeunes designers français. Une génération qui semble partager les mêmes préoccupations que lui : « J’ai le sentiment que les designers sont davantage conscients que le design ne se limite pas à des dessins spectaculaires et à des tendances. Il s’agit aussi de matières premières, d’une certaine simplicité. Je suppose que cela tient au fait que nous vivons dans une société où le design doit avoir un sens, être plus durable, moins visible, plus silencieux et plus significatif. »
Le luxe dépouillé de Pierre Yovanovitch habille les bureaux de la présidence de Kering, les galeries d’art de Kamel Mennour à Paris et à Londres, un chai de porto, la Quinta da corte, au Portugal, des résidences privées. Chaque projet est une création haute couture. Un goût de l’exclusif sans doute né de ses débuts professionnels, chez Pierre Cardin. « Son intuition visionnaire me porte encore aujourd’hui. Une grande partie de ma connaissance des volumes et des formes provient de ma compréhension de la mode. Pierre Cardin était un architecte du vêtement ». Figurent dans son panthéon personnel Mallet-Stevens, Jean-Michel Frank, le danois Flemming Lassen, l’américain Paul László.
« Pierre Cardin était un architecte du vêtement »
Son travail est indissociable de sa passion pour l’art contemporain. «Ceux pour qui nous travaillons sont des collectionneurs. Les œuvres contribuent à affirmer l’esprit du lieu, jusqu’à parfois en dicter l’architecture » dit-il. Pierre Yovanovitch n’aime rien tant que de faire appel à un artiste pour créer « in situ » pour ses clients. Ainsi, d’heureux collectionneurs ont-ils le privilège de vivre ou dormir « dans » des œuvres de Daniel Buren ou Tadashi Kawamata. Il cite encore Alicja Kwade, Thomas Schütte, Rochegaussen, Gunther Förg, Wilhelm Sasnal, Imi Knoebel. Claire Tabouret a peint la chapelle de son château provençal d’une fresque d’enfants invitant au rêve. Le château de Fabrègues est son manifeste et l’œuvre de sa vie.
*Le jury qui choisira les six nouveaux Rising Talent Awards français de janvier 2020 sera composé de Pierre Charpin, designer, Didier Krzentowski, co-fondateur de la Galerie Kréo, René-Jacques Mayer, Directeur de l’école Camondo, Françoise Seince, Directrice des Ateliers de Paris, Guillaume Houzé, Directeur de la fondation Lafayette Anticipation et Pierre Yovanovitch.
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