La marque néerlandaise propose un life-style global d’une grande élégance. Son mobilier ambiance des milliers d’hôtels dans le monde. Une success-story qui dure depuis trente ans.
C’est dans les garages que naissent les plus belles success-stories. Eichholtz n’échappe pas à la règle puisque c’est devant celui de ses parents que Theo Eichholtz a reçu son premier container de marchandises. Le jeune homme, tombé amoureux en Indonésie de mobilier colonial ancien, avait rapporté aux Pays-Bas toutes ses trouvailles que ses amis tentaient de faire tenir dans le petit local. C’était en 1992. Trente ans plus tard, Eichholtz dispose à Noordwijkerhout, près d’Amsterdam, d’un entrepôt de 35000 m2, et d’un show-room de 4000 m2… Des premiers best-sellers, armoires de mariage chinoises et miroirs indiens à deux pans, il ne reste rien, sinon le goût de se démarquer et le talent de pressentir les futurs « nouveaux classiques ». Au fil du temps, Theo Eichholtz, lassé d’être copié, a fait réaliser ses propres modèles en Asie. Puis est né un bureau de style, qui a fini par dessiner toute une collection life-style ultra-luxueuse pour la maison, comprenant meubles, accessoires, luminaires et mobilier outdoor. « Notre catalogue compte 3500 références, souligne Edwin van der Gun, le directeur artistique. Nous ajoutons 600 créations chaque saison. Certains modèles iconiques peuvent être suivis durant dix ans. »
Le Style Eichholtz ? Glamour, élégant, intemporel, avec un je-ne-sais-quoi de sobriété d’Europe du nord. Le blanc domine sur les canapés et les fauteuils aux courbes parfaites recouverts de bouclette d’une douceur incomparable. Les tables, en bois sombre, s’accordent aux luminaires en métal doré mat et albâtre. Dans le show-room géant, Eichholtz fait la démonstration de son élégant art de vivre dans quarante pièces où rien ne manque à une vie de rêve : miroirs, accessoires pour la salle de bain ou la cheminée, têtes de lit, tapis, bar, paravents, en plus des salons, chambres et salle à manger où fleurissent des bouquets d’orchidées. « Mes sources d’inspiration sont diverses, explique Edwin van der Gun. Je peux m’inspirer de la mode vue dans Vogue ou Vanity fair. J’aime beaucoup l’époque Art Déco, le modernisme, le glamour de l’Italie des années 70. Nos clients retrouvent ces références familières dans nos collections. » Après la pandémie, le luxe s’est fait encore plus doux et enveloppant : « on aime rester chez soi, on installe un bureau confortable à la maison et même un spa.»
Quand Eichholtz expose à Maison&Objet, ses équipes parcourent Paris de long en large. « Nous visitons les nouveaux hôtels, les restaurants, le marché au puce, les antiquaires poursuit le directeur artistique. Le moment du salon est extrêmement important. Nous avons débuté avec un stand d’une centaine de mètres carrés, le prochain en fera 1300… C’est ici que nous rencontrons nos clients les plus prestigieux. Ici que nous avons pris contact avec Bloomingdale’s et Harrods. Nous sommes présents dans 80 pays.» Eichholtz est une marque B to B qui vend exclusivement à ses distributeurs, aux architectes et aux décorateurs. Cette année, celle de ses trente ans, marque un tournant dans son histoire puisqu’elle ouvre deux flagship-stores en propre, l’un à Miami, l’autre à Amsterdam. Ses autres distributeurs sont des boutiques mono-marque, à Dubaï, Londres, Moscou, Jakarta ou Sidney –et bientôt à Monaco- ou des multimarques. Outre le show-room de Noordwijkerhout, Eichholtz dispose d’une plateforme aux Etats-Unis et bientôt en Asie. Avec 95% de ses références en stock, la marque s’assure de livrer ses clients en quelques jours, avec une emprunte carbone la plus réduite possible. Une grande partie de la production a été rapatriée en Europe. Même s’il a vendu son entreprise à des investisseurs, Théo Eichholtz garde toujours un œil sur tout. Un regard aiguisé sur les futurs best-sellers.
Par Caroline Tossan
Illustration © Sarah Bouillaud