Dedar, de design et d’art

Précieuses étoffes

En Italie, la région de Côme est réputée pour le tissage de la soie depuis le XVème siècle. C’est au cœur de ce bassin naturel des étoffes précieuses que se sont lancés, en 1976, Elda et Nicola Fabrizio dans la fabrication de tissus d’ameublement. Passionnés d’art, de design et de mode, le couple a baptisé sa société Dedar, acronyme italien de « design d’arredo », design d’ameublement. De quelques employés au départ, la société est devenue une griffe mondiale synonyme de luxe et d’innovation. Depuis 1997, leurs deux enfants, Caterina et Raffaele ont rejoint Elda et Nicola Fabrizio, prenant peu à peu la direction générale et artistique. « Au début nous étions 14 employés, aujourd'hui nous sommes 170, raconte Raffaele. L'entreprise est née d'une passion familiale, nos grands-parents étaient déjà engagés dans le secteur du textile et de l’habillement, tandis que ma mère a toujours été attirée par les tapis tribaux. L'idée à partir de laquelle tout est parti a été de combiner l'excellence et la créativité du design italien avec un esprit contemporain. » Raffaele a fait des études d’architecture, Caterina de relations internationales. Le combo parfait pour perpétuer ce bel art de vivre et l’exporter dans le monde entier.

1 stand, 3000 références 

Depuis 2003, Dedar expose à Maison&Objet, tête de pont de sa conquête du marché international. 4400 points de vente dans 80 pays distribuent le catalogue de 350 modèles de tissus, papiers peints et passementerie, qui, avec les variantes de couleur, représentent un choix fantastique de 3000 références dans lesquelles viennent piocher les grands décorateurs. Depuis que Jacques Garcia a fait appel à eux pour habiller l’hôtel Costes à Paris en 1995, la marque est sollicitée par les plus beaux projets, du Mandarin Oriental Ritz de Madrid par Gilles et Boissier, au Palais Namaskar de Marrakech et au Skygarden de Dubaï. La maison transalpine met depuis toujours un point d’honneur à repousser les limites du possible. « À notre arrivée, au milieu des années 90, il fallait tout faire nous-mêmes et oser aller au bout de nos idées en apprenant à écouter des points de vue différents, poursuit Raffaele. Nous avons beaucoup réfléchi sur l’évolution de la marque, parfois avec des consultants. Nous avons grandi petit à petit, mais rien ne s’est produit par hasard. Notre force est d’être curieux. Nos projets naissent comme ça, de manière très organique. » Dans le catalogue, on trouve des taffetas, des soies, des cotons ou des matelassés en très grande largeur. Le métier à tisser capable d’assurer une tension régulière de fils de cette taille est une prouesse technique. Le coton Smart, pousse la performance jusqu’à être proposé en 60 nuances de couleurs. Réputée pour ses unis texturés, la marque propose des velours « aussi doux que la caresse des cheveux de l’être aimé », comme des reflets moirés, des shantungs à la surface irrégulière, et remettre au goût du jour la technique du « craquelé » qui consiste à mouiller un fil sur 7. En séchant, il se rétractera et provoquera de subtils reliefs.

Des tissus fabriqués par les meilleurs ateliers locaux

On vient chez Dedar trouver la sensualité, l’inspiration et un « luxe fonctionnel » à la fois issu de l’artisanat et possédant toutes les certifications requises pour supporter le feu et l’usage. Le duo GamFratesi a choisi le lainage bouclé Karakorum et la chenille Belsuede pour procurer un nouvel effet à leur chaise emblématique Beetle, éditée par Gubi. La dernière collection propose de nouvelles possibilités de revêtements muraux, des papiers peints texturés en tissus offrant plus de chaleur qu’un papier classique. En lin, ils imitent la toile vierge d’un artiste ; en drap de laine ils réchauffent la pièce ; imprimés au cadre en sérigraphie de dessins couleur par couleur, ils font l’effet de tableaux.  Dernièrement, Jacques Garcia a sollicité Dedar pour reconstituer la chambre du roi François 1er au château de Chambord dans la région de la Loire en France. Ensemble, ils ont réédité un jacquard avec fleurs, dentelles et fruits exotiques à coutures diamant, dans la mode de la Renaissance. Une étoffe précieuse dans le droit fil de la tradition des tisserands séculaires.  

Par Caroline Tossan
Illustration © Sarah Bouillaud

Découvrir la marque Dedar sur MOM