Le luxe change et ses nouvelles expressions nous parlent autant d’expériences que d’écoresponsabilité, de singularité que de plaisir. Entre héritage et innovation, savoir-faire et engagements RSE, l’art de vivre à la française regarde l’avenir droit devant.
Sur le salon, le secteur Signature dans le hall 7 réunit plus que jamais des propositions formelles et créatives élégantes et audacieuses. Une offre premium dont les autres qualités, moins tangibles, sont pourtant devenues essentielles. Elles parlent de production écoresponsable, de fabrication locale et souvent artisanale. « Ce sont les consommateurs qui éduquent les marques, remarque Julia Rouzaud, fondatrice du média et bureau de style Goodmoods. Ils regardent les étiquettes. Revenir à une production locale, c’est un prérequis maintenant ». Cette exigence est de fait au cœur de la démarche de jeunes enseignes comme Dizy, dont les produits durables, recyclables et réparables sont fabriqués en France, au Portugal et en Italie. Ou encore de Noctys dont les têtes de lit personnalisables sont Made in France et écoresponsables, tout comme les meubles acoustiques de Lonaeh, lancés en 2019.
Et les marques de luxe ? « Temps de production plus longs, petites séries, cela coûte forcément plus cher. Le luxe est l’acteur évident de cette reconnexion avec une nouvelle façon de produire, note Julia Rouzaud, et ses marques doivent être des garantes voire des pionnières sur tous ces sujets ». La durabilité est ainsi inscrite dans l’ADN de l'Atelier de Hugo Delavelle, ébénisterie spécialisée dans le design et installée dans l'Est de la France. Lorsqu’ils découvrent le mobilier de l’Alufacture, c’est d’abord la finesse des lignes que permet l’aluminium qui attire les acheteurs. Mais de plus en plus, l’argumentaire sur les qualités insoupçonnées de ce matériau qui a mauvaise presse convainc. « L’alliage comporte toujours une partie de métal recyclé et il est recyclable à l’infini, même teinté, grâce au processus d’anodisation utilisé pour le colorer, et qui le rend également extrêmement résistant et durable », explique Alice Leblais, directrice de la marque. Quant à la fabrication française - la jeune maison est l’émanation d’un savoir-faire développé pour d’autres produits dans des ateliers installés en Champagne depuis 1938 - « c’est presque un dû aujourd’hui », poursuit-elle.
Le luxe, qui voit s’étendre ainsi le champ de l’excellence requise, innove. « Les matières recyclées sont aujourd’hui les plus nobles. Il n’y aucune raison de ne pas les utiliser pour inventer le design de demain ! », s’enthousiasme Guillaume Galloy, co-fondateur de Noma Editions dont les objets et le mobilier sont produits à 98% avec des matériaux issus de déchets. « On peut être responsable et garder les attributs du luxe : confort, beauté, esthétique », reprend l’entrepreneur aux fortes convictions. Une nécessité pour susciter l’adhésion à ces nouvelles valeurs. « C’est d’abord le meuble qui plait. Ensuite, quand on raconte l’histoire, c’est une exclamation positive : « Woaw ! Donc, c’est possible ! ».
En mars, Julia Rouzaud donnera sur l’un des espaces What’s New? sa vision d’un renouveau du luxe qui s’inspire de l’hôtellerie et passe par la reconnexion avec la nature et les nouvelles technologies. « Il s’attache moins à la matérialité, développe-t-elle, qu’à des expériences, des sensations et au bien-être ». Fanny Gicquel la rejoint dans cette analyse. « Le luxe n’est plus ostentatoire, c’est vivre sa vie comme on l’entend ». Proche des univers réjouissants développés sur d’autres stands par Maison Dada ou Leblon-Delienne, Popus qui s’installe pour la première fois à Maison&Objet, joue en revanche « une autre partition » et se définit comme « ludique chic ». Son luxe ne se déploie pas en total look. Ses objets colorés jouent joyeusement avec les motifs et viennent « sublimer des environnements plus classiques ». Cette légèreté se nourrit elle aussi d’une volonté de produire mieux, en tissant des histoires, en remettant au goût du jour des façons de faire, en travaillant avec des petites entités, pour faire moins mais mieux. Un luxe.
Some home hotel, le luxe hotelier à la maison par Goodmoods – Hall 7
Du 24 au 28 mars retrouvez la création française mise à l’honneur dans l’écrin Signature du hall 7 du salon Maison&Objet avec les marques : L’Alufacture, Dizy, Drugeot Manufacture, Harto, Lonaeh, Designer Box, La Chaise Française, Bibelo, Mijila, Maison Dada, Leblon-Delienne, Neosia, Noma Editions, Objekto, Lyon Béton, Red Edition, Delavelle, Objet de Curiosité.