Casquettes, bananes, t-shirts ou baskets, les bons basiques masculins ont la cote et se dégottent aujourd’hui entre un coussin trendy et un diffuseur de senteurs.
Pantalons à sequins chez Ami, chemise disco chez Dries Van Noten, tops dos nus chez Saint-Laurent. Sur les podiums parisiens, la mode homme a toutes les audaces. Dans la rue, si les mâles individus n’arborent pas autant de glamour et de brillance, ils résistent de moins en moins à la tentation de la tendance. D’autant qu’elle est partout. Plus besoin d’entrer dans un magasin de vêtements pour trouver un bon « basique », le graal de l’homme moderne.
« On veut moins de pièces maitresses, on veut des petits compléments pour des petits craquages bienveillants »
« On veut moins de pièces maitresses, on veut des petits compléments pour des petits craquages bienveillants », explique Vincent Grégoire, qui pour l’agence Nelly Rodi scrute les tendances et les comportements des consommateurs. Ce sera alors un t-shirt indémodable, une casquette avec la bonne couleur ou des sneakers classiques… mais pas trop. « Ce sont plus que des essentiels, ce sont des « essensuels », des pièces qui font du bien, qui ne grattent pas, avec le détail de finition qui les différencie. Elles sont l’expression d’une « doudouisation » des tendances, avec des formes familières et des marques de qualité identifiables ». Une envie de douceur et de fiabilité dans un monde chahuté.
Une envie à laquelle répond point par point et de plus en plus précisément Hindbag avec ses sacs éthiques et colorés. La cible masculine de la jeune marque parisienne qui s’adressait au départ plutôt aux femmes est passée de 5 à 30%. « Le produit s’est masculinisé au cours des deux dernières années, explique Isabelle Spiri, directrice de la marque. On a toujours eu cette volonté d’avoir des produits majoritairement unisexes, mais ça a pris plus de temps chez les hommes ». Pour séduire cette clientèle masculine en expansion, Hindbag a adapté sa communication, organisant des shootings avec des mannequins hommes afin de lui permettre de mieux se projeter. La marque a également développé des couleurs - bleu marine, vert sapin, cannelle – plus faciles à adopter. « Nous avons aussi des sacs qui ont des doublures dont les motifs peuvent être genrés. Sur des produits comme la banane, qui est notre meilleure vente, on met des doublures unies, non genrées », détaille Isabelle Spiri.
Sur Maison&Objet, pour compléter la panoplie des basiques de l’homme moderne et souvent urbain, on trouvera des casquettes chez Chamaye, pour papa mais aussi pour sa progéniture. Les baskets aux détails subtilement décalés, tweed ou cuirs lamés, de M. Moustache répondent aux exigences de ce dressing élégant et rassurant. L’intemporalité est aussi de mise. C’est le mantra de Perpète qui, comme son nom l’indique, propose des vêtements qui durent longtemps et que l’on peut associer, pourquoi pas, à une écharpe Monsieur Charli ... Voilà pour commencer. Ces bons basiques associent souvent à une certaine idée du beau des engagements éthiques. Les marques revendiquent alors des modes de productions vertueux, des savoir-faire solides, des matériaux de qualité, biologiques, choisis avec soin ou encore une fabrication locale.
Basiques, ces produits s’adaptent à des modes de distribution éclectiques. Les fameuses bananes de Hindbag par exemple sont vendues aussi bien dans un grand magasin comme Le Printemps que dans une petite boutique cadeaux de quartier, dans les rayons d’un concept-store pointu que dans ceux de Nature & Découvertes ou d’Altermundi, chaine de boutiques proposant des produits éco-responsables. Une multiplicité qui permet d’atteindre plus largement une clientèle masculine … et féminine si on en croit Isabelle Spiri : « On sait par nos distributeurs que ce sont souvent les femmes qui vont acheter la marque… et l’offrir en cadeau ».