En 2020, Lille est Capitale Mondiale du Design. La métropole européenne possède une histoire industrielle, artistique et technologique unique. Le designer et architecte Jean-Louis Frechin, pionnier du design numérique, y a conçu l’exposition phare Designer(s) du design.
1. Vous n’êtes pas Lillois, mais quelle est votre histoire avec la ville ?
Une histoire ancienne qui a débuté par une première collaboration avec l’Atelier de Création de la Redoute dès mon passage à l’ENSCI - les Ateliers. Une aventure incroyable et très innovante. J’ai également financé mes études en travaillant chez Leroy Merlin, autre grande entreprise de la région. J’ai donné des conférences à Plaine Images, EuraTechnologies, collaboré avec des clients et participé à un projet pour la réhabilitation de la gare Saint-Sauveur...
2. Quel serait l’endroit idéal pour sentir l’esprit de la ville ?
La pâtisserie Méert, l'incroyable Vieille Bourse, la rue de Gand, les belles demeures de l’avenue de l’Hippodrome, la ville de Croix mystérieuse, à découvrir en tramway… Roubaix, son histoire industrielle et La Piscine son incroyable musée. La Belgique entremêlée, l’ancien quartier ouvrier de Fives à Lille… La Métropole Européenne de Lille (MEL), c'est surtout une dynamique et une diversité.
3. Quels sont les lieux culturels incontournables pour vous ?
L’offre est importante... Le Tripostal, un lieu étonnant offrant une programmation d’une grande diversité. Le Palais des Beaux-Arts de Lille, la villa Cavrois dont je suis tombé amoureux, un véritable palais moderniste signé Mallet-Stevens, la Manufacture sur l'histoire du textile, mais aussi la Métropole elle-même dans sa diversité, les événements de l’association culturelle Lille 3000 mais aussi la Braderie de Lille.
4. A partir du 9 septembre, la ville bouillonnera d’expositions pour Lille Capitale Mondiale du Design. Quels seront pour vous les passages obligés ?
Évidemment le Tripostal et l'exposition Designer(s) du design, dont je suis le commissaire avec mon agence NoDesign. L'exposition de Ramy Fischler, la Métropole, véritable laboratoire urbain, EuraTech, Plaine Images, La Piscine, la ville de Lille, de Roubaix, Marcq-en-Barœul et surtout beaucoup à découvrir avec les Lillois.
5. En quoi consiste votre exposition phare au Tripostal ?
L’exposition Designer(s) du design est une monographie sur la diversité des designers français. Elle présente une soixantaine de grands noms, femmes et hommes en nombre égal, sur plusieurs générations. Chaque portrait est accompagné d’un objet, choisi moins pour son style que pour son humanité.
6. Un restaurant qui incarnerait le mieux l’esprit de Lille ?
Chez La Vieille, un estaminet typique où l’on déguste de la cuisine flamande. Ou Le Barbue d’Anvers, à deux pas de la Grand’Place, au décor et à la cuisine tout aussi pittoresques.
7. Une adresse secrète que vous pouvez partager avec nous ?
La soufflerie verticale de l’ONERA, l’Office National de Recherches Aérospatiales. Un haut lieu de la science dans un bâtiment à l'usage spectaculaire : tester des avions ; la méconnue Villa Neutra, seule réalisation de l'architecte américain en France en 1967, à Croix, comme la Villa Cavrois.
8. À quel endroit devrions-nous séjourner pour découvrir la ville ?
Le vieux Lille est magique mais j'aime beaucoup Les Toquées, une Maison d'hôtes animée par Benoît Bernard, située de l’autre côté de la Citadelle sur les bords du canal de la Deûle, près du TechShop et du zoo.
9. Un atelier, une boutique, un concept store à visiter pour faire du shopping?
LaFraise Cycles, un fabricant de bicyclettes sur mesure découvert à Roubaix grâce à mon ami Alexandre Delassus.
10. Quel serait l’objet design authentique que l’on ne peut acheter qu’ici?
Les gaufres de chez Méert, un vélo Lafraise ou comme j'aime l’industrie, un vélo de route Triban à ma mesure chez Decathlon. L'esprit de Lille ce sont surtout les gens, les lieux innovants, les bars... Ici le design est interaction, exploration et relation...