Chaque année Paris Design Week convie un designer pour un exercice de style à partir du décor renaissance de l’Hôtel de Sully. Cette année, l’artiste-designer britannique Paul Cocksedge démultiplie les points de vue…
Basé à Londres, le designer Paul Cocksedge est connu pour ses installations spectaculaires et son emploi décalé de la matière. Son travail navigue entre installations artistiques et édition de mobilier. Très inspiré par la science et soucieux de l’avenir de la planète, Il a suspendu dans la cathédrale de Liverpool une sphère luminescente constituée de 2500 morceaux de charbon irisés tout juste sortis de mine. A Paris, Peter Marino a choisi son lustre Bourrasque pour éclairer le flagship Dior avenue Montaigne : un envol de feuilles de papier lumineuses comme emportées par le vent. Il est l’invité exceptionnel de Paris Design Week qui le convie à investir l’orangerie et les jardins de l’Hôtel de Sully, place des Vosges. Il se saisit cette fois de notre reflet dans le miroir. Ils reprennent la forme de gros ballons compressés dans des cadres, une façon de créer une confusion optique entre 2D et 3D. Un jeu de réflexion se crée avec l’architecture Louis XIII, le ciel, les jardins, enfin les visiteurs, acteurs du décor. « On a tous été enfants, dit-il. Ce monde manque de jeu. Alors j’ai imaginé des surfaces réfléchissantes qui sont comme animées. Les miroirs vont refléter le décor merveilleux de l’orangerie et difracter l’image. Partout où vous posez les yeux, il y a des éléments d’architecture, ces grandes portes ouvertes sur un jardin, et le ciel. Les gens feront partie de cette image. Cela renvoie aussi à notre obsession de se prendre en photo sur un écran. Or, ici, il s’agit d’un simple miroir, quelque chose que chacun possède chez soi. J’espère que cette expérience les fera s’amuser et se connecter entre eux. » Paul Cocksedge s’apprête à tenter l’expérience de mettre son compte Instagram à la disposition de toute personne créative désirant rentrer en contact avec lui. « Je suis là. Envoyez-moi un DM et si je peux vous conseiller, je le ferai. Nous avons besoin d’échange de créativité, c’est le meilleur moyen de faire progresser la société. » A ceux qui seraient intéressés, durant Paris Design Week, il sera assis sur une chaise, dans le jardin de l’Hôtel de Sully, une autre chaise face à lui. Il recevra ceux qui lui auront envoyé via Instagram un émoji en forme d’ampoule, avec quelques phrases d’introduction. « Ce sera un privilège d’échanger » dit-il. Vous avez-dit joueur ?