Sa collection de meubles présentée lors de la dernière édition de Paris Design Week a marqué les esprits. Une ode à la matière, dans une épure architecturale.
« Des milliers de meubles aux formes nouvelles sont créés chaque année, plus efficaces, plus légers, utilisant de nouveaux matériaux, plus confortables. Certains sont même accessibles… Les créations exposées ici ne sont rien de tout ça. Parfois, elles ne sont même pas nées d’une recherche de confort, mais juste de présence et de matérialité. » Affranchi des contraintes, Alireza Razavi exposait dans une galerie du 3ème arrondissement, lors de la dernière édition de Paris Design Week, dans le cadre du Parcours AD. Son mobilier « non-domestique » est une vision de la matière pure, en plus d’une certaine idée de l’assemblage, à la source de son métier d’architecte. Le studio Razavi Architecture construit des bâtiments en Europe et aux Etats-Unis, aménage des résidences privées et des espaces de travail, pour lesquels il conçoit jusqu’au mobilier sur mesure. Un chalet aux lignes pures dans les Alpes, l’aménagement d’un restaurant à New-York, la spectaculaire surélévation d’un immeuble parisien, sont menés par les équipes de ses trois studios, à Paris, New-York et Londres.
Paris Design Week était selon lui « une formidable opportunité pour un architecte de s'exprimer à une échelle différente et dans le contexte spécifique de la mise en valeur d'objets, non de bâtiments ou d'intérieurs." La série présentée, The Alborz collection, évoque le massif de l’Alborz, au nord de l’Iran, où culmine le volcan endormi du Mont Damavand, à 5600 mètres d’altitude. Elle est constituée de pierre brute dressée en pics, une table aux pieds en marbre Fior du pesco, une étagère circulaire ou une chaise en onyx. Chaque pièce est ajourée de découpes ovales ultra-précises tranchant avec la matière polie à la main. Elles reçoivent dans un savant assemblage une assise, un plateau ou des étagères aériennes en verre trempé. L’ensemble n’est certes pas fonctionnel mais d’une poésie intemporelle. Cosmopolite, formé à l’école des Arts-décoratifs à Paris, mais aussi diplômé de l’université de Columbia à New-york, Alireza Razavi n’a pas de frontières. Seule la façon dont ses créations vont traverser le temps, et les sentiments qu’elles inspirent guident son crayon.