France Design Week prend son envol

En septembre dernier, c’est tout le territoire français qui vibrait pour le design : entreprises, studios, associations, écoles, institutions publiques ont organisé expositions, tables rondes et portes ouvertes sous une même bannière : France Design Week. Le but de cette manifestation inédite, amenée à se renouveler chaque année, est de co-construire en région une dynamique nationale autour du design français. Son idée est née lors des Assises du design en 2019, tenues sous l’égide des ministères de la culture, de l’économie et des finances, en présence de nombreux représentants de l’éco-système. France Design Week se tient en septembre, à la même période que Paris Design Week, qui s’y associe avec enthousiasme, même si les organisations sont totalement distinctes. FDW est portée par l’APCI, l’Agence pour la Promotion du Design, reconnue d’utilité publique. Dominique Sciamma, son président, revient sur ce « numéro zéro » qui a vu le jour dans une formidable dynamique malgré le premier confinement.  Il présente la prochaine édition, du 7 au 28 septembre prochain.

Six mois après la première France Design Week, quel bilan dressez-vous ? 

D’abord, cette édition a existé ! Nous avions tenu notre première réunion deux jours avant le premier confinement, mais celui-ci n’a rien stoppé. Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est la ténacité et l’enthousiasme continu des participants pour que cette première édition voie le jour malgré tout. Il y avait ce sentiment que nous étions en train de faire quelque chose d’important, qui n’avait jamais été réalisé et avait beaucoup de sens.

Concrètement, que s’est-il passé ?

Plus de 250 événements ont été montés dans les treize régions françaises et 60 villes. C’était la première fois que l’on parlait du design sur tout le territoire et pas seulement à Paris. La particularité de notre organisation est que l’APCI ne finance rien, elle se contente de coordonner et de créer une signature commune. Pour le reste, le terrain est autonome. Dans chaque région, des structures font le relais : Lyon City demain et la Cité du Design à Lyon, l’Ecole de Design Nantes Atlantique en Pays de Loire…  Les participants ne sont pas des exécutants mais les auteurs d’un événement à la fois national et territorial. Ils ont été malins. Les projets ont été financés par du mécénat d’entreprise ou les communautés territoriales. 

A qui s’adresse France Design Week ?

Nous voulons faire rayonner tous les champs du design, cela concerne évidemment les espaces et les objets mais aussi le design des organisations et des stratégies. Tout le monde doit prendre conscience que le design n’est pas seulement beau mais que cette démarche est utile. Elle crée de la valeur, c’est un vecteur de développement économique, social, culturel et environnemental. En ce sens, nous nous adressons au grand public mais surtout aux entreprises et aux institutions qui ont beaucoup à gagner à adopter cette vision au bénéfice des habitants de leur région. 

Comment se présente l’édition 2021 ? 

Nous avons une ambition encore plus grande. Nous avons reçu des subventions du Ministère de la Culture et cherchons des sponsors. JC Decaux met déjà à notre disposition un certain nombre de panneaux dans 60 villes. Nous sommes passés d’un budget de zéro à plusieurs centaines de milliers d’euros.  Nous fournirons aux régions une signalétique importante, avec la belle identité créée par l’agence Lonsdale. Enfin, le site internet de l’événement s’est développé, chacun peut s’y référencer.  Les candidatures sont ouvertes. Nous voulons que ce soit un grand événement de l’année. De plus, nous travaillons avec l’Institut Français pour décliner France Design Week à l’international. Nous serons à Milan quand s’y tiendra le salon en septembre si tout se passe bien. Nous réfléchissons à participer à d’autres Design Weeks dans le monde : nous voyons grand !

Photo : France Design week 2020 ©Léonard de Serres