L’éditeur hong-kongais a ouvert un nouveau show-room place des victoires, un emplacement qui ne cesse d’attirer les enseignes prestigieuses de décoration.
En inaugurant un nouveau show-room rive-droite, Tai Ping rejoint le chapelet des grands éditeurs de décoration qui ont choisi les alentours de l’ancienne place royale et la rue du Mail pour s’installer, pour certains, récemment. Ce renouveau du quartier en fait l’un des épicentres de Paris Design Week puisque Pierre Frey, Pinto Paris, Bérengère Leroy, la Galerie Anne Jacquemin Sablon, Pierre Gonalons, Toulemonde Bochart, ainsi que les distributeurs AMPM et Made.com avaient répondu présent en 2020. Aménagé par l’architecte d’origine américaine Elliott Barnes, l’espace Tai Ping accueillera pour l’événement une exposition de tapis exceptionnels, réalisés selon les dessins de l’artiste chinois Jamy Yang.
Un retour aux sources pour cette manufacture née à Hong-Kong en 1956. Il y a 65 ans, les frères Lawrence et Horace Kadoorie, d’origine irakienne, avaient créé leur fabrique de tapis pour fournir un emploi aux centaines de réfugiés chinois désœuvrés qui affluaient dans l’ancienne colonie britannique. Taiping est l’inventeur de la technique du tuftage, un procédé qui permet de composer des dessins extrêmement précis tout en offrant un toucher profond et moelleux. Ce savoir-faire en fait l’un des partenaires préférés des prescripteurs pour des projets haut-de-gamme dans le monde entier.
Dans l’unique fabrique de Taiping, à Xiamen, au sud-est de la Chine, les artisans peuvent réaliser les souhaits les plus complexes en sur-mesure. Les tapis, faits aux mesures, avec ou sans effets de reliefs, sont couchés sur les sols des maisons et des hôtels les plus prestigieux, sans compter les Yachts, ou les flottes privées d’aviation. La manufacture maîtrise toutes les étapes de fabrication, du filage de la soie ou de la laine –toutes les matières sont naturelles- au dernier coup de ciseau et de rasoir, qui sculptent avec une précision d’orfèvre.
L’atelier de teinture permet dans les bains de couleur une variété sans limites. Les fils sont ensuite implantés au pistolet à tufter avec une main d’artisan comme le ferait celle d’un peintre, sur une toile tendue où le dessin souhaité a été reproduit. « On vient vers nous pour les idées les plus folles, assure Sophie You, qui dirige Tai Ping France. Nous sommes reconnus pour nos dégradés de couleur subtils, les mélanges de techniques et les reliefs. » Pour l’exposition de Jamy Yang en septembre, les artisans ont dû reproduire les volutes et raies de lumières abstraites inspirées de la physique, de la gravité et de la vitesse. « Outre ces chefs-d’œuvre réalisés à la commande, nous possédons aussi une ligne de produits en série, qui servent de base d’inspiration pour de nombreux clients », précise Sophie You. La collection grand-public est visible au premier étage du show-room de la place des Victoires, tandis que le rez-de-chaussée expose les pièces exceptionnelles comme dans une galerie d’art.
Photo © Francis Amiand